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Compostelle : 1 700 km à pied Le Matin de Paris 15 juin 1978
Le Matin de Paris 15 juin 1978
Compostelle : 1 700 km à pied
"Priez pour nous à Compostelle", écrit par Pierre Barret et Jean-Noël Gurgand, relate la vie des pèlerins sur les chemins de Saint-Jacques, Hachette Littérature, 47 F. 348 pages dans lesquelles ils ont inclus une bibliographie impressionnante et quelques pages de leur propre carnet de route. Car pour retrouver l’atmosphère du Moyen Âge, ils ont vécu le chemin avec leurs pieds et leurs fatigues. Des pluies sournoises aux siestes fabuleuses, ils ont sué leur livre à chaque pas avec, toujours, ce chemin qui les tirait. Chemin irrésistible plus fort que le bien-être ou le mal-être des rencontres, plus fort que les intempéries ou que les béatitudes exquises de la nature.
Dans un pèlerinage, le chemin est plus important que le but. Le pèlerin va lentement, il passe mais ne s’arrête pas. C’est l’envers du touriste qui lui, va vite pour mieux musarder. A cela il faut ajouter la notion de peine et d’effort indispensable pour gagner le paradis. Face à l’éternité, plus ça coûte mieux ça vaut.
Tout le monde n’est pas obligé de donner une dimension religieuse à la marche à pied même si c’est une aventure peu banale qui vous enlève de la vie citadine comme une vague pour vous y redéposer quelque temps plus tard, le corps et l’âme débarrassés de leurs toxines
Jean-Noël et Pierre l’ont fait pour retrouver l’esprit pèlerin d’autrefois, ce qui donne à leur livre d’histoire une qualité de vie incomparable.
A ceux d’entre vous qui seraient tentés de faire tout ou partie du chemin de Saint-Jacques pendant les vacances voici leurs conseils pratiques :
* Ne pas partir seul, c’est trop dur. Trouver une compagne ou un compagnon qui a à peu près la même endurance physique. L’assistance morale que l’on se porte pendant les coups de pompe (chacun a les siens à des moments différents) est vitale. Deux est le chiffre idéal Plus nombreux, les chances de discorde augmentent.
* Bien réaliser qu’il faut acquérir et entretenir une énorme dose de tolérance. Pour réussir le voyage. Personne ne doit être le chef ; personne ne doit décider pour l’autre et mille décisions sont à prendre chaque jour.
* Avoir les cartes aux 1/50 000 du parcours français et espagnol ( LibraireUlysse) et se procurer le guide de l’abbé Bernès au Centre d’études compostellanes, 87, rue Vieille du Temple, Paris-4e (et aussi Librairie Ulysse). Attention. il est animé par des érudits bénévoles. Il vaut mieux téléphoner gentiment à Jeanine Waucollier pour prendre rendez-vous : même numéro que celui des Archives. Ne pas se décourager, ils n’ont pas de bureaux fixes.
* Si vous n’avez pas le temps de faire toute la route, choisir le parcours espagnol. Partir de Saint-Jean-Pied-de-Port car il faut franchir les Pyrénées pour le principe ! Compter 20 à 30 jours.
* Prévoir un budget de 2 000 F environ par mois et par personne histoire de pouvoir s’offrir un bon hôtel à eau chaude de temps en temps t de ne pas faire des économies sur la nourriture. Ne pas compter sur l’hospitalité des gens. Vous vous ferez plus souvent jeter qu’entretenir...
* Tout prévoir pour ses pieds : fil et aiguille pour percer les ampoules, pommade pour soigner les tendinites dues à la marche sur le goudron, talc pour les chaussures de demi-montagne, tennis de rechange. Ne pas oublier nos plus : boussole, plusieurs couvertures de survie et un caleçon de soie pour la nuit.
* Surtout, au départ, mettre sa coquille Saint-Jacques et bandoulière. A l’arrivée réclamer son certificat des pèlerinage : la « Compostela », au chanoine de Saint Jacques et « priez pour nous à Compostelle ».
Catherine Domain
P.S. Ce livre épuisé est cependant trouvable à la Librairie Ulysse qui recherche les titres épuisés !
jeudi 26 novembre 2015, par